La Stupeur des atlantes est l'histoire d'amour de deux femmes, Luz et Isabelle qui, sans le vouloir, se sont imposé la mission de vivre un amour qui résiste au temps, quitte à en endurer toutes les souffrances.
Toutes deux, attirées par la cause des migrants, qu’elles aident autant que possible, en transportant notamment dans leur véhicule des réfugiées africaines, pensent être unies dans leur passion humanitaire. Mais Isabelle, la Française, se rend bien compte que son amante espagnole ne la traite pas comme elle aimerait et les deux femmes, lentement, entreprennent à leur insu le long chemin de la rupture, fait de doutes, d’angoisses, de rédemption et d’espoirs. Comme des atlantes, colosses de pierre saisis dans une impression de stupeur, elles s’acharnent à souffrir pour se prouver qu’elles s’aiment. Et Isabelle s’entête à vouloir y croire, à soutenir sa compagne qui ne la soutient pas, à l’aimer malgré elle, et, à l’image des déshérités à qui elles viennent toutes deux en aide, les cœurs souffrent de trop de dévastations.
Nicolás Melini est un écrivain des îles Canaries dont l'œuvre romanesque est tout entière imprégnée de la question des migrants méditerranéens. Il est aussi à l'initiative de la création du Festival hispano-américain des écrivains qui se tient à La Palma tous les ans. Dans ce roman écrit à Aix-en-Provence lors de sa résidence, invité par l'association La Noria et traduit par sa présidente Andrée Guigue, Nicolás Melini, de sa plume limpide, pointe notre manie si humaine de rechercher la souffrance pour tenter d’expérimenter le bonheur et nos pulsions négatives qui nous empêchent d’être libres et font souffrir les autres.