Écrivain au parcours atypique et profondément humain, René Frégni se verra décerner le prix pour son dernier roman « Je me souviens de tous vos rêves » édité chez Gallimard.
Quant à Philippe Martel, agrégé d’histoire et docteur ès lettres et chercheur au CNRS, son prix sera attribué pour le premier volume d’« Etudes de langue et d’histoire occitanes » édité chez Lambert-Lucas.
Pour l’un comme pour l’autre, de nombreux ouvrages antérieurs témoignent d’un parcours passionné et passionnant :
René Frégni est né le 8 juillet 1947 à Marseille. Dès l'entrée au CP, il subit les moqueries des enfants qui l'appellent "quatre oeil". Blessé, René jette ses lunettes et n'en portera plus jusqu'à l'âge de 19 ans. Il rate sa scolarité et traîne, toute sa jeunesse, avec une bande de chenapans dans les rues de Marseille.
Déserteur à 19 ans, il vit cinq ans de petits boulots à l'étranger sous une identité d'emprunt puis revient en France. Il a connu une existence mouvementée avant de se consacrer à l’écriture. Il a exercé divers métiers, dont celui d’infirmier psychiatrique, et a longtemps animé des ateliers d’écriture à la prison des Baumettes de Marseille.
Lors de son séjour en prison militaire, il découvre tour à tour les grands écrivains qui l'accompagneront toute sa vie : Giono, Céline, Camus et Flaubert. C'est là aussi qu'il écrit son premier poème : il ne lâchera plus ni son cahier ni son stylo. Quarante ans d'écriture et d'évasions.
Il est aujourd'hui l’auteur d’une quinzaine de livres, imprégnés de ses voyages et de son expérience avec des détenus. L’essentiel de son œuvre est disponible dans la collection Folio-Gallimard.
La ville est au centre de tous les romans qu'il écrit mais chaque page traverse des forêts, des hameaux perdus, des plateaux sauvages. Toute l'oeuvre chemine entre la noirceur des hommes, la lumière de la mer et la beauté des femmes. Son âme est Manosquine autant que Marseillaise.
La plupart de ses romans ont reçu un Prix littéraire et sont traduits en 6 langues.
"René Frégni est plus qu'un grand écrivain. Ses nombreux prix littéraires ne l'éloignent pas des autres. C'est un père et un éducateur. Ses interventions dans les prisons et les écoles, son humanisme, son humour, sa gentillesse, sa volonté constante de partager ses savoirs, en font un gentleman des lettres"
Jean Darot - Parole Editions
Philippe Martel est né à Paris en 1951.. De ses origines familiales il tient son parler occitan de la Vallée de l'Ubaye. Agrégé d'histoire et docteur ès lettres, il a enseigné l'occitan à l'Université de Paris VIII, puis il a été chercheur au CNRS, et enfin professeur au département d'occitan de l'Université de Montpellier III de 2009 à l'année dernière où il a pris sa retraite.
La spécialité majeure de Philippe Martel est l'histoire de l'espace de la langue d'oc, qu'il a essentiellement approfondie à l'époque médiévale, à la période révolutionnaire, et dans les deux derniers siècles. On lui doit une oeuvre imposante d'une impressionnante diversité et d'une qualité exceptionnelle, tant en langue occitane qu'en français. Elle déborde largement le domaine de l'historien pour s'étendre au langage, à la littérature ainsi qu'à la sociologie. Dans le domaine des études occitanes, Philippe Martel est à l'haire actuelle une des références de tout premier plan.
De ses innombrables publications, on retiendra, parmi les plus récentes, un premier volume d'Etudes de langue et d'histoire occitanes, éditées avec le concours de l'Université de Montpellier aux éditions Lambert-Lucas, et les lecteurs provençaux seront particulièrement intéressés par son ouvrage Les Félibres et leur temps, renaissance d'oc et d'opinion (1850-1914) aux Presses Universitaires de Bordeaux.